mardi 8 décembre 2009

Le Père Noël aux ordures


Revoilà donc Noël et son nez trempé dans les paillettes du consumérisme.

Noël et ses montagnes de chocolats industriels montées sur palettes dans les supermarchés.

Noël et ses joujoux affreux que l'on revendra le lendemain sur Internet.

Noël et ses bûches dégoulinantes de crême, de beurre et de toutes ces saloperies sucrées qui font que les enfants s'imaginent qu'on les aime, tandis que les adultes se beurrent la tronche à l'ombre du sapin en espérant que cette foutue année passera comme les autres.

Noël et ses marchands d'humanitaire, n'ayant de la Charité qu'une compréhension très limitée, celle de la signature en bas d'un chèque.

Noël et ses pauvres trognes, hantant les locaux des Restaus du Coeur.

Noël et ses riches habillés en tweed communiant avec le Seigneur à la messe de minuit, avant d'aller lutiner la bonne ou le fils de la maison.

Noël et ses vilains sapins unijambistes, dont je pleure la courte vie quand je les vois en Janvier sur le trottoir, tout flappis, décatis, comme des petites vieilles au bout du rouleau.

Noël et ses calalogues dont je ne parviens plus à endiguer le flot dans ma boîte à lettres et qui font la joie de ma poubelle.

Noël et ses huitres et son foie gras et sa dinde et ses marrons et ses chocolats et son champagne, jusqu'à la nausée, l'écoeurement final, la crise d'apoplexie.

Noël, une des plus belles promesses depuis que l'homme est l'homme. Ténèbres matériels, Lumière spirituelle.

Et ce que les hommes en font: lumière matérielle, guirlandes, veau d'or et compagnie.

Ténèbres spirituels.