dimanche 30 août 2009

Inglorious picture


Inglorious Basterds, film de Quentin Tarentino.

Ce qu'il y a de bien avec les nazis au cinéma, c'est qu'ils sont assurés de faire un carton auprès du public. Avec leurs uniformes clinquants, leur accent germanique et leur sadisme à fleur de dague, les nazis sont des personnages qui plaisent au cinéma, car ils incarnent les méchants absolus.

Mais il arrive qu'ils tombent sur plus méchants qu'eux: par exemple, une bande de salauds qui ne reculent devant rien pour assouvir leur désir de vengeance. D'où le titre du film de Tarantino, ovationné par la critique, tellement ovationné même qu'il devient presque indécent de faire la fine bouche devant ce qui ressemble à un exercice de style où le glorieux Tarantino, citations à l'appui, montre à des spectateurs déjà gagnés d'avance tout ce qu'il doit à certains cinéastes qui l'ont précédé: Sergio Leone, Lubitsch, Pabst, et tant d'autres...

Ajoutons à cela quelques scènes de parodie, des hectolitres d'hémoglobine, une bande-son volontiers décalée, et l'on obtient un film qui plaira beaucoup à ceux que le kitsch n'offense pas.

Et après? Après, pas grand chose. On s'en retourne chez soi avec l'impression d'avoir vu un film sympa en se disant aussi qu'il sortira en DVD l'année prochaine.

Bref, ce film ne change rien, n'apporte rien à ceux qui l'ont précédé. On est très loin, par exemple, de M.A.S.H de Robert Altman, qui osait faire rire avec les pires atrocités de la guerre du Vietnam, alors que celle-ci n'était pas terminée.

Le film de Tarantino, lui, est une sorte de savant joujou manié par un enfant amnésique. Politiquement, il aurait été plus intéressant de faire le même film, mais en le transposant en Irak aujourd'hui: une bande d'amerloques scalpant des islamistes, ça aurait eu plus de gueule, non? Et surtout, cela nous aurait donné à réfléchir. Sur la bêtise de la guerre et du fanatisme. Et sur l'Amérique aussi.

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