samedi 25 avril 2009

Andy and death


Le Grand Monde d'Andy Warhol, Grand-Palais.

Dans les années 80, on avait pu voir une rétrospective Andy Warhol au Centre Pompidou. Elle montrait comment Warhol avait commencé par la pub pour se tourner ensuite vers l'art, façon ready-made à la Duchamp, ce que l'Amérique lui avait offert comme champ d'investigation (les produits de consommation, les faits divers) et, par retour, l'image que Warhol se faisait de l'Amérique: un pays violent, dominé par la pulsion de mort.

L'exposition du Grand-Palais donne une autre vision de l'artiste, et on peut se demander si cette vision n'est pas elle-même conditionnée par une certaine façon de voir Warhol aujourd'hui: non plus le trublion du Pop Art, l'agitateur rock and roll ami de Lou Reed, mais un portraitiste mondain qui fait du people comme d'autres font des photos pour Paris-Match.

On y retrouvera des icônes célèbres: Marylin, Mao, Nixon, Blondie et bien d'autres, sans compter des artistes et amis de l'auteur. Warhol photographie ses sujets, les projette ensuite sur une toile -dont le format varie peu au fil des années -puis repasse dessus à la peinture acrylique. Rares sont les sujets qui sourient. On dirait plutôt des photos d'identité agrandies. Les grands ont leur Warhol: Armani, Caroline de Monaco, l'ancien patron de Fiat, etc. Warhol fait aussi son autoportrait: quatre crânes agrandis, vanité colorée nous rappelant que tout passe - et les gens connus comme les autres.

On ressort de cette exposition mitigé. Qui est Warhol? Un photographe qui s'essaye à la peinture? Un peintre lorgant vers la photographie? Un artiste mondain? Un pessimiste obsédé par la mort? Quoi qu'il en soit, cette exposition remporte un vif succès. Sans doute parce que Warhol a peint des gens connus. Et aujourd'hui, les célébrités, on adore ça. Notre époque est devenue warholienne. Et Warhol, lui, un peintre académique qui ne choque plus personne.

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