mercredi 22 avril 2009

Calder, sculpteur de l'air


Calder, Les années parisiennes, 1929-1933, Centre Pompidou.

Si vous avez un moment, allez voir l'expo Calder au Centre Beaubourg. Calder, bien avant ses mobiles colorés, a donné au fil de fer ses lettres de noblesse. Têtes, animaux, personnages de cirque, Calder réinvente l'art de s'émerveiller avec trois fois rien. Pas de matériaux artistiques ici. Bouts de bois, bouchons, fil de fer: Calder invente ses figures en piochant dans les rebuts qui lui tombent sous les mains.

D'un fil de fer, il fait apparaître Joséphine Baker, la Louve de Rémus et Romulus ou un Hercule en prise avec un lion. Calder, c'est un magicien de l'air - un peu comme ces trapézistes de cirque qu'il admirait tant. Du reste, on peut se demander si c'est vraiment le fil de fer qui crée la sculpture, ou plutôt le vide qu'il cherche à enserrer et qui donne sa forme à la chose.

Surtout, Calder semble réconcilier l'inconciliable: le dessin et la sculpture. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer l'ombre projetée de ses oeuvres sur les murs blancs. On voit alors apparaître un dessin qui ressemble à son modèle et qui s'en détache aussi, selon le point où on se tient, la lumière ou l'oscillation de la sculpture.

Cette exposition est un enchantement. Et pour huit Euros, on peut acquérir le catalogue: un ouvrage grand format, souple, très agréable à consulter et d'une qualité photographique sans égal.

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