lundi 13 avril 2009

Merci, Bernard!


Au risque de paraphraser ce titre, je te dis: merci, Bernard, pour tes réflexions sur la mise en scène de certains opéras ces dernières années! A te lire, on voit bien que la scène française semble contaminée par l'esprit de sérieux au détriment du plaisir du spectateur.

Le metteur en scène devient un éminent professeur soucieux de faire la leçon à des spectateurs changés en écoliers! Il y a quelques années, j'ai assisté à une représentation des Trois soeurs de Tchekhov au Théâtre de la Ville. La pièce avait été transposée en pleine glaciation soviétique. Du reste, au cas où on ne l'aurait pas compris, un comptoir réfrigéré trônait sur la scène. Et pour bien nous faire comprendre qu'on ne rigolait pas du tout au temps du Soviet suprême, les acteurs faisaient la gueule et s'arrangeait pour rendre leur diction quasi inaudible. Je suis parti avant la fin, pensant que Tchekhov - ce tragédien de l'intime - méritait un autre traitement.

En fait, quand l'esprit de sérieux pointe son nez, il est formellement interdit de rire, sous peine de passer pour un idiot. C'est le commencement du totalitarisme. Et bien des metteurs en scène, se réclamant pourtant des idées les plus généreuses, semblent parfois prendre ce chemin-là - au risque de mépriser le public!

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